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à Jénine, «assiégée» par l’armée israélienne, le marché a grise mine



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Depuis plusieurs jours, Israël resserre l’étau autour de Jénine, ville d’origine de deux des assaillants des dernières fusillades en Israël. Les incursions de l’armée sont quasi quotidiennes et le ministre de la Défense a imposé des restrictions : les Palestiniens d’Israël – qui représentent 75% du pouvoir d’achat de cette ville – n’ont plus le droit d’entrer à Jénine.

Avec notre correspondante à Jénine, Alice Froussard 

Alors que la situation économique est normalement un atout pour cette ville du nord de la Cisjordanie grâce à ses terres agricoles, ses produits alimentaires de qualité et ses usines, les commerçants sont particulièrement affectés par les restrictions décidées par Naftali Bennett. Les commerçants et les hommes d’affaires locaux ne peuvent plus aller de l’autre côté du mur de séparation et tous les permis donnés pour le ramadan ont été révoqués. 

►À lire aussi : Un raid de l’armée israélienne dans le camp palestinien de Jénine fait un mort et des blessés

Des étalages entiers de fruits et de légumes, des vitrines décorées pour le ramadan, des portants remplis de vêtements, mais des allées anormalement vides. Sur le marché de Jénine, les commerçants attendent désespérément les clients.

Hasan, 20 ans, est vendeur dans un magasin de linge de maison. « Comme les Palestiniens d’Israël ne peuvent pas venir à cause du siège, explique-t-il, nous, on vend beaucoup moins. D’habitude, ils viennent acheter beaucoup de choses ici car c’est moins cher qu’en Israël. Et puis avec le contexte sécuritaire, et comme l’armée a tout fermé, même les Palestiniens de Cisjordanie ne viennent pas, les travailleurs restent chez eux… »

À nouveau, l’ambiance du ramadan est morose, nous confie Salman Marai, 56 ans dans sa boutique de décoration. « C’est comme si c’était fait juste pour Jénine, juste pour tuer la ville, déplore le commerçant. On avait le même type de restrictions il y a vingt ans. »

Car ce siège a un air de déjà vu… Celui de la seconde intifada (2000-2005, NDLR) , ou de l’an dernier à cause du coronavirus. Pendant le ramadan, c’est pire encore pour l’économie du gouvernorat, décrit Mohammad Kamel, directeur de la Chambre de commerce. « À Jénine, elle peut chuter rapidement, mais c’est compliqué de revenir au niveau. Là, le manque à gagner est de 1,2 millions de dollars par jour avec ces restrictions, alors pour réparer les pertes du ramadan, il faudra au moins cinq mois. C’est une punition collective en quelque sorte, qui ne servira à rien… à part générer plus de chaos, et davantage de réactions des Palestiniens. »

Car à Jénine, rien ne change nous dit il, et toute une génération n’a connu que le désespoir et la violence de l’occupation. 

►À consulter également : Israël: deux morts dans une attaque à Tel-Aviv, l’assaillant tué



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