Dans l’est de l’Ukraine, policiers et militaires se tiennent prêts à une avancée des forces russes et multiplient les contrôles dans la ville de Kramatorsk, capitale du Donbass.
La « grande bataille » de l’Est est imminente. Au cinquantième jour de la guerre en Ukraine, le revirement stratégique de Moscou d’il y a quelques semaines laisse présager du pire. Fin mars, l’état-major de l’armée russe avait indiqué vouloir se concentrer sur la zone orientale du pays, en particulier le Donbass, objectif prioritaire du Kremlin.
Parmi les villes visées, Kramatorsk, capitale du Donbass ukrainien, devenue une aspiration majeure de Moscou. Vendredi 8 avril, le bombardement de la gare a tué 57 personnes et les habitants se pressent de fuir. Sur zone, seuls restent les policiers et les hommes armés déterminés à défendre leur ville.
Dans les rues, le nombre de checkpoints s’est multiplié. « On vérifie qu’il n’y a pas de séparatistes. Parce que parfois ils transportent des explosifs, des armes ou bien ils cachent quelqu’un qui est recherché », explique au micro de BFMTV un gendarme.
« Je suis un citoyen ukrainien. J’aime mon pays, c’est pour ça que je le défends. »
« Nous attendons » les ordres
Pour empêcher une percée des troupes russes, tous les accès menant à la ville sont désormais surveillés. Policiers et militaires se tiennent prêts à une avancée des forces de Moscou.
« Je ne sais pas ce qui va se passer », reconnaît toutefois Serguei, un policier venu de Marioupol pour défendre Kramatorsk. Pour l’instant, « nous effectuons des missions de protection à l’intérieur de la ville », dit-il.
« Nous avons reçu de nouvelles munitions, des équipements, nous attendons les commandes de nos dirigeants. »
Signe de la tension qui règne à Kramatorsk, les militaires construisent des bunkers de fortune avec des sacs de sable et des rondins de bois pour se protéger des bombardements.
« Les militaires s’attendent à une escalade des attaques contre Kramatorsk cette semaine ou durant les deux prochaines semaines. Ça peut arriver n’importe quel jour », déclarait ce mercredi le maire de la ville à propos de l’assaut des forces russes.