DÉCRYPTAGE – Pour amadouer les critiques et élargir sa base électorale, Lula est allé piocher un allié au centre droit.
Comment traduit-on «en même temps» en portugais? Au Brésil, le mantra macronien pourrait bientôt servir à Luiz Inácio Lula da Silva, plus connu sous le nom de «Lula». Car l’ancien président de la République (2003-2011) a décidé de se présenter à la présidentielle du 2 octobre prochain et d’affronter le sortant Jair Bolsonaro.
Mais à 76 ans, après avoir été condamné à 9 ans de prison pour corruption, détenu 580 jours puis relâché pour vice de forme en novembre 2019, le leader de la gauche brésilienne a décidéde se recentrer. Car l’annulation, l’an passé, par le Tribunal suprême fédéral, de ses deux condamnations ne l’a pas lavé de tout soupçon aux yeux d’une partie de l’opinion brésilienne. Près d’un Brésilien sur deux pense que ces procédures avortées ne valent pas absolution, un avis partagé notamment par 22 % des électeurs du Parti des travailleurs (PT), sa propre formation politique.
Arsenal anti-Bolsonaro
En ce mois d’avril, bien qu’il jouisse d’une avance de cinq points dans les études d’intentions de vote…