Economie

après le gel et la sécheresse, les agriculteurs malmenés par la grêle


«Des dégâts très importants» ont été constatés, a indiqué le ministre de l’agriculture, qui pourrait bientôt déclencher le dispositif de calamité agricole.

Une fois encore, les agriculteurs ne peuvent que constater amèrement les effets des éléments déchaînés sur leurs champs, après le passage des violents orages de samedi. La présidente de la FNSEA Christiane Lambert qualifie cet événement de «vraie catastrophe» pour l’agriculture, la grêle ayant touché aussi bien des vignes, des cultures de céréales que des bâtiments.

«Des viticulteurs ont une vigne totalement hachée», tandis que les intempéries ont touché «aussi du blé, de l’orge», et l’on compte également «des dégâts sur les bâtiments, des toitures totalement percées», a déploré la responsable du principal syndicat agricole français. Les dégâts ont été constatés presque partout France, avec «plus de 65 départements touchés», a-t-elle rappelé. Les dégâts vont de la Bretagne au Gers et aux Landes en passant par l’Indre-et-Loire ou encore l’Allier, a-t-elle noté.

Un champ de maïs à Pujo-le-Plan, dans les Landes, le 5 juin. PHILIPPE LOPEZ / AFP

Dans les Landes et le Gers, des grêlons de plusieurs centimètres sont tombés sur une partie du vignoble d’Armagnac, ont indiqué des viticulteurs et responsables locaux. «Ce couloir de grêle a suivi toute la frontière lando-gersoise et on estime entre 4 à 5000 le nombre d’hectares de vignes touchés et à plusieurs dizaines de milliers d’hectares les cultures impactées dans le Gers», a affirmé le président de la Chambre d’agriculture départementale, Bernard Malabirade.

Au Frêche (Landes), la viticultrice Nelly Lacave a retrouvé ses 8,5 hectares de vignes «hachés». «Dans les vignes, il n’y a plus rien, le toit de notre bâtiment agricole est un gruyère géant et dans la maison, des vitres ont pété. Mon père qui a bientôt 70 ans n’a jamais vu ça», a-t-elle confié à l’AFP. Non loin de là, à Labastide-d’Armagnac (Landes), le maire Alain Gaube pense avoir «perdu entre 70 et 90% de (s)es vignes».

«Nous espérons une réponse rapide»

Pour les agriculteurs, le fléau de la grêle s’ajoute à d’autres difficultés rencontrées ces dernières semaines, après un mois de mai classé comme le plus chaud et sec jamais enregistré en France. « Il va falloir un accompagnement, nous espérons une réponse rapide de la part du gouvernent, avec notamment le déclenchement du dispositif de calamité agricole », déclare Christiane Lambert. Ce dispositif vise à assurer une indemnisation financée par le Fonds national de gestion des risques en agriculture aux exploitations agricoles qui ont subi une perte de récolte ou une perte de fonds d’origine climatique et qui remplissent certaines conditions d’éligibilité. Le recours à ce fonds avait été activé en avril 2021 lors de la période de grand gel.

Du côté du gouvernement, le message porté par la présidente de la FNSEA semble avoir été entendu. «Nous allons étudier, département par département, là où il faut déclencher le dispositif de calamité agricole, et nous le ferons au plus vite», a promis, ce dimanche, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, sur CNews.

Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a quant à lui déclaré sur France Info qu’il ferait en début d’après-midi, ce dimanche, une «première estimation des dégâts» en vue de l’éventuel déclenchement du dispositif de calamité agricole. Il a d’ores et déjà mentionné des «dégâts très importants sur la viticulture, l’arboriculture». Plus de détails sur cette estimation sont attendus dans la journée.



Source link

Related posts

L’État accorde 44,6 millions d’euros de subvention à Goodyear pour son site d’Amiens

prconcept

Clap de fin pour le service à bas coût de Thalys

prconcept

«Il n’y a pas suffisamment d’ingénieurs et de scientifiques en France»

prconcept

Laisser un Commentaire