Economie

Attentes, retards … Les aéroports européens débordés à l’approche de l’été


Déjà sous tension à cause du manque de personnel dans les aéroports, le trafic aérien pourrait être perturbé cet été avec une fréquentation record en deux ans.

Au mois de mars, le trafic aérien a connu un rebond inédit en Europe depuis le début de la pandémie, avec une activité revenue aux deux tiers de son niveau d’avant-Covid. Une bonne nouvelle en théorie pour les aéroports … À condition d’être capable de faire face à l’afflux de passagers.

Plusieurs grands aéroports se trouvent en effet au bord de l’engorgement. À Amsterdam-Schiphol, le week-end du 1er mai a été marqué par d’interminables files d’attente, l’annulation de près de 70 vols par la compagnie nationale KLM et le report d’autres liaisons sur l’aéroport voisin de Rotterdam. Les mêmes files ont été observées dans plusieurs aéroports britanniques à Pâques, et même à Roissy-Charles de Gaulle en début de semaine. Du côté d’Orly, les capacités de l’aéroport ne sont «pas débordées» mais déjà «sous tension». «Même si la reprise avait été anticipée, elle est très forte», admet la directrice d’Orly International, Sandra Lignais qui se dit «vigilante» sur la situation.

Les difficultés actuelles des aéroports européens tiennent au manque de personnel, criant dans les métiers de l’accueil, de la sûreté ou encore chez les bagagistes. «La pandémie a eu pour effet de réduire énormément les ressources des aéroports et de la manutention au sol», rappelle dans un communiqué le directeur du conseil européen des aéroports (ACI Europe) Olivier Jankovec.

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Situation chaotique cet été ?

Vidés par l’arrêt des vols commerciaux pendant les longs mois de restrictions sanitaires, les aéroports et leurs sous-traitants ont réduit leurs effectifs. Chez ADP (Aéroports de Paris), plus de 1200 départs ont eu lieu en 2020 et 2021. «Les licenciements ont été encore plus nombreux dans les pays comme les Pays-Bas, le Royaume-Uni où le chômage partiel n’existait pas ou était moins protecteur. Ce sont maintenant les plus touchés par le manque de personnel dans les aéroports. Une partie de leurs salariés a définitivement quitté le secteur aérien», observe Xavier Titelman, consultant aéronautique.

Lancés en urgence dans de vastes campagnes de recrutement, les aéroports européens ne cessent de communiquer sur leurs besoins en main-d’œuvre. Le PDG d’ADP Augustin de Romanet parle de 4.000 postes proposés par son groupe et les prestataires sur ses sites parisiens. Parmi les métiers les plus demandés dans les aéroports de Paris figurent les agents de sûreté et les hôtes d’accueil. À Londres, Heathrow prévoit également de recruter 12.000 personnes en vue de l’été qui s’annonce très animé. Pour l’instant, de nombreux postes restent vacants dans un contexte de surchauffe du marché de l’emploi.

«Cet été, le trafic aérien va connaître un pic et revenir à 80-90% de ce qu’il était avant le Covid», prédit Xavier Titelman qui doute que les aéroports parviennent à trouver suffisamment de bras pour gérer la fréquentation estivale et éviter les scènes chaotiques déjà entrevues au printemps. «La plupart des emplois nécessitent des formations d’au moins un mois, même les moins qualifiés. Il reste encore un peu de temps aux aéroports pour recruter d’ici à cet été. Tout va se jouer maintenant pour recruter. Sinon, on peut craindre que les passagers vivent des expériences de voyage compliquées avec des accumulations d’attentes, de retards et même d’annulations de vols dans un scénario extrême».


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