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avec sa «stratégie polaire», la France veut peser sur les politiques mondiales



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La France a adopté mardi 5 avril sa toute première« stratégie polaire ». Ce plan est dicté par deux impératifs climatiques et géopolitiques. Le gouvernement va investir entre 400 et 700 millions d’euros d’ici à 2030. 

C’est la première fois que la France se dote d’une stratégie pour les pôles Nord et Sud. Mardi 5 avril, Olivier Poivre d’Arvor, l’ambassadeur français pour les pôles et les enjeux maritimes, a présenté cette stratégie validée par le Premier ministre Jean Castex. Selon l’ambassadeur des pôles, cette stratégie était très importante pour deux raisons. D’abord, au vu de l’urgence climatique : « Le réchauffement est trois fois plus important qu’ailleurs en Arctique », explique-t-il.

Ensuite, au vu du contexte géopolitique : « Quand on voit que la Russie, présidente du Conseil de l’Arctique, déclare la guerre à l’Europe, il fallait assurer une gouvernance de ces zones », développe Olivier Poivre d’Arvor. La stratégie polaire française vise aussi à faire respecter le traité de l’Antarctique de 1959 qui fait du pôle Sud, « une terre de paix et de science » loin de toute velléité d’acquisition territoriale. 

Entre 400 et 700 millions d’euros investis

Dans le détail, ce plan va permettre de remédier au manque d’investissement de la France pour les pôles. Jusqu’à aujourd’hui, le budget était de 30 millions d’euros par an. Avec cette nouvelle stratégie polaire, il sera d’au moins 50 millions d’euros chaque année. Ces financements devront servir, par exemple, à rénover deux bases de recherches scientifiques en Antarctique : Dumont-D’Urville et Concordia et pour embaucher de nouveaux chercheurs.

Le CNRS s’est félicité de l’annonce faite par l’ambassadeur des pôles. « C’est un plan ambitieux, juge Nicolas Arnaud, directeur de l’Institut National des Sciences de l’Univers du laboratoire de recherche. Ça va nous permettre d’étudier très directement la façon dont les glaciers fondent à une vitesse rapide surprenante. On a aussi besoin de comprendre comment les écosystèmes marins en Arctique et Antarctique changent sous l’effet du réchauffement climatique ».

À écouter Olivier Poivre d’Arvor : «Nous produirons des demandes qui seront transformées en engagement par les chefs d’État»

Redonner une place de premier plan à la France

Derrière, la recherche, il y a aussi la volonté d’une meilleure information des États sur le changement du climat : « On veut être capable de conseiller l’ensemble des acteurs sur les décisions qui sont à prendre », indique Nicolas Arnaud du CNRS. L’ambassadeur des pôles, Olivier Poivre d’Arvor, n’avait pas d’autre objectif avec la confection de cette stratégie : « Il fallait une organisation par l’État de la question polaire comme ça existe dans le numérique ou l’espace pour prendre des décisions et obtenir des financements ».

Cet outil, c’est le remplaçant du Comité de la Mer. Il devient le Comité interministériel de la Mer et des Pôles. Sous l’autorité du Premier ministre. Il est chargé de décider de la politique gouvernementale concernant « tous les domaines de l’activité polaire ». Ce comité sera sous la responsabilité d’un délégué chargé de l’Arctique et l’Antarctique, aussi ambassadeur des pôles. Olivier Poivre d’Arvor estime qu’avec ce nouvel outil et plus globalement avec la nouvelle stratégie française : « La recherche polaire française revient dans la cour des grands alors qu’on était en troisième division. »

Coopération internationale 

Au-delà de la recherche, la stratégie polaire de la France vise aussi à peser diplomatiquement. Son nom : « Équilibrer les extrêmes » n’est pas innocent. L’ambassadeur français des pôles veut rendre à la France et à l’Europe leurs positions d’intermédiaire entre les autres puissances mondiales : « Ce plan nous permet d’être une puissance d’équilibre parce qu’autour des sujets polaires il y a les États-Unis, la Russie, la Chine qui ne sont pas des puissances aussi équilibrées que nous, Européens, sur ces sujets ».

La France crée des initiatives. L’organisation sur son territoire d’une conférence internationale sur les pôles en 2023. Elle négocie auprès des Nations unies et d’autres organisations internationales pour le lancement d’une « Décennie des mondes polaires » de 2025 à 2035 pour augmenter les moyens de la recherche et mieux appréhender les conséquences du dérèglement climatique en Arctique et en Antarctique. 

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