Culture

ce que l’on sait de l’attaque au couteau contre l’écrivain


L’écrivain, cible d’une fatwa depuis 1989, a été attaqué au couteau ce jeudi dans l’État de New York alors qu’il était sur le point de donner une conférence. Son état de santée est encore « inconnu », mais l’agresseur présumé a été arrêté.

L’auteur britannique Salman Rushdie, dont le livre Les Versets sataniques avait fait de lui la cible d’une fatwa à la fin des années 80, a été poignardé au cou vendredi par un homme lors d’une conférence dans l’ouest de l’Etat de New York. À ce stade, la gouverneure Kathy Hochul a déclaré que l’auteur britannique était « vivant », mais l’état de santé de cet homme de 75 ans est « inconnu », selon la police de l’État de New York.

En février 1989, une fatwa appelant au meurtre de l’écrivain avait été lancée par l’ayatollah iranien Rouhollah Khomeiny en raison de la publication de son ouvrage controversé Les versets sataniques. Des écrits considérés comme blasphématoires et avaient embrasé le monde musulman à l’époque. Le livre avait alors été interdit dans une vingtaine de pays.

· L’écrivain hospitalisé, « son état inconnu »

Ce vendredi après-midi, Salman Rushdie se trouvait sur scène lorsqu’il a été attaqué par derrière par un homme qui lui a porté des coups de couteau « à plusieurs reprises » au niveau « du cou et de l’abdomen », selon les informations communiquées par la police de l’État de New York lors d’une conférence de presse vendredi. Salman Rushdie était sur le point de prendre la parole dans le cadre d’une conférence, comme il avait l’habitude d’en donner depuis des années. La police américaine a fait savoir qu’il avait été transporté à l’hôpital par hélicoptère. Son état de santé n’est pas encore connu mais dans la soirée, son agent a indiqué qu’il était en train d’être opéré.

Salman Rushdie sur une civière avant son transfert en hélicoptère ce vendredi.
Salman Rushdie sur une civière avant son transfert en hélicoptère ce vendredi. © Twitter / @HoratioGates3 / Reuters

« Un suspect s’est précipité sur la scène (d’un amphithéâtre) et a attaqué Rushdie et un intervieweur. Rushdie souffrait d’une apparente blessure au cou après avoir été poignardé », a indiqué la police de l’État de New York, dans un communiqué.

· Une attaque lors d’une conférence dans un centre culturel de New York

L’écrivain s’apprêtait à donner une séance de lecture dans le cadre d’une conférence à la Chautauqua Institution, un centre culturel situé dans le nord-ouest de l’État de New York, tout près du lac Erié qui sépare les États-Unis du Canada. L’établissement a précisé dans un communiqué qu’elle se « coordonnait avec les forces de l’ordre et les secours pour répondre au public après l’attaque d’aujourd’hui contre Salman Rushdie ».

Des témoins dans l’amphithéâtre, dont des journalistes, ont indiqué sur Twitter que la salle avait été « évacuée ». Des images vidéo diffusées sur les réseaux sociaux montrent des spectateurs de l’amphithéâtre se précipiter sur l’estrade pour porter secours à quelqu’un qu’on aperçoit au sol, entouré de plusieurs personnes.

· Une deuxième personne blessée « à la tête »

La personne qui devait donner la parole à l’écrivain a été également été « blessée légèrement à la tête », selon la police.

· Le suspect est un jeune homme de 24 ans

La police de l’État de New York a fait savoir que l’agresseur avait été immédiatement arrêté et placé en détention. À ce stade, une enquête a été ouverte et confiée au FBI mais on ignore encore les motivations de cet individu. La police américaine a cependant fait savoir qu’il s’agissait d’un jeune homme de 24 ans originaire du New Jersey, qui « avait une carte d’accès au lieu en tant que participant ».

· Un fervent défenseur de la liberté d’expression

Salman Rushdie, citoyen américain depuis 20 ans, avait l’habitude de participer à ce genre de conférences où il était devenu un symbole et un défenseur de la liberté d’expression et de la lutte contre l’obscurantisme religieux. Trés actif dans le milieu politique et sur les réseaux sociaux, l’écrivain était très présent sur la scène médiatique et autres salons littéraires.

À l’époque, c’est le deuxième chapitre (quelques dizaines de pages sur plusieurs centaines) de son livre Les Versets sataniques qui fait scandale. Salman Rushdie y dépeint des scènes où le personnage, vaguement ridicule, du prophète Mahound – allusion au fondateur de l’islam, Mahomet -, abusé par Satan, prêche la croyance en d’autres divinités qu’Allah, avant de reconnaître son erreur.

· Une protection policière allégée à sa demande

Salman Rushdie était contraint dès lors de vivre dans la clandestinité et sous protection policière depuis le 14 février 1989. L’écrivain avait l’habitude d’aller de cache en cache, il se faisait appeler Joseph Anton. Installé à New York depuis quelques années, sa protection policière avait été nettement allégée ces dernières années, à sa demande. Salman Rushdie avait toutefois repris une vie à peu près normale tout en continuant de défendre, dans ses livres, la satire et l’irrévérence.

Si l’enquête ne fait que débuter, les autorités américaines soulignent que la sécurité de l’événement auquel l’auteur devait assister « était assez légère ». Auprès de CNN, des témoins ont indiqué qu’il n’y avait aucune fouille au corps pour le public, ni de détecteurs de métaux.

Jeanne Bulant Journaliste BFMTV



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