TÉMOIGNAGES – Plusieurs dizaines de cas de professeurs licenciés pour avoir critiqué l’invasion russe ont émergé dans la presse locale.
Moscou
Tatiana Chadrina (*) sait que son temps dans l’enseignement est peut-être compté. Pour l’instant la professeur de mathématiques de 48 ans, qui enseigne dans le quartier de Mitino à Moscou, n’a pas été forcée à donner des cours de patriotisme à ses élèves de 13 et 14 ans. «Mais je sens que ça va devenir obligatoire après la rentrée», glisse-t-elle.
Fin février, alors que son école est encore sous le choc de l’invasion, l’équipe pédagogique entend déjà parler de ces nouveaux cours en préparation autour de «l’opération spéciale.» Personne n’est ravi ; la direction assure que rien ne sera obligatoire. Mais la pression monte: un séminaire vidéo est rapidement édité à destination de tous les établissements de Russie, avec la participation, notamment, de l’ultrapatriote Margarita Simonyan, patronne de Russia Today, et d’autres officiels russes.
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«Le but du séminaire était d’apprendre aux profs comment bien parler aux enfants, de manière conforme, de l’intervention en Ukraine, et comment mener…