ENTRETIEN – La cheffe de file du parti nationaliste italien est en tête des intentions de vote pour les élections législatives de septembre. Spécialiste de la politique italienne, le professeur d’histoire et de sociologie politique Marc Lazar décrypte sa trajectoire.
Marc Lazar est professeur d’histoire et de sociologie politique à Sciences Po et président de la School of government de l’université LUISS à Rome.
Le Figaro : Quelle est l’histoire et la place sur l’échiquier politique italien du parti de droite Fratelli d’Italia, favori dans les sondages?
Fratelli d’Italia est un parti récent, né en 2012, qui vient d’une vieille famille politique qui est celle du néofascisme et du post-fascisme à la fois, marquée par le Mouvement social italien (MSI) créé après la Seconde Guerre mondiale puis par l’Alliance nationale à partir des années 1990. Ce dernier parti est sorti progressivement de sa relation avec l’héritage fasciste, comme la leader de Fratelli d’Italia Giorgia Meloni tente actuellement de le faire.
Mais le parti Fratelli d’Italia est surtout aujourd’hui un parti d’opposition puisqu’il n’a participé à aucun gouvernement depuis sa création. Il était à l’opposition du gouvernement technicien de Mario Monti (2011-2013), de la longue législature…