ENQUÊTE – Mis en examen pour complicité d’escroquerie et blanchiment, l’ancien président du Louvre fait connaître sa position par l’intermédiaire de ses avocats.
C’est une onde de choc qui déferle sur le monde de l’égyptologie. Elle secoue le marché, des collectionneurs mais aussi des musées, dont la vénérable institution du Louvre et son petit frère, le Louvre Abu Dhabi. Elle met en lumière un possible réseau de trafiquants mus par l’appât du gain, et ayant profité de la guerre en Syrie et du printemps arabe en Égypte, pour faire sortir des antiquités, puis les blanchir.
En cercles concentriques, l’enquête au long cours menée par le juge Jean-Michel Gentil et l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) depuis 2018 a atteint l’ancien président directeur du Louvre, Jean-Luc Martinez. Placé en garde à vue pendant trois jours, il a finalement été mis en examen le 25 mai dernier pour «complicité d’escroquerie et blanchiment». Ce dernier aurait fait preuve, au minimum, d’un manque de vigilance, au pire de complicité, lors de l’acquisition en 2016, par le Louvre Abu Dhabi d’une stèle royale égyptienne, soupçonnée d’avoir été sortie…