Culture

La course automobile, l’autre passion de Jean-Louis Trintignant


S’il a fait à plusieurs reprises ses (faux) adieux au cinéma et au théâtre, jamais son goût pour les circuits ne le quitta. Il l’évoque dans deux documentaires à découvrir sur Madelen, la plateforme de l’INA.

Jean-Louis Trintignant, qui vient de s’éteindre à l’âge de 91 ans, n’a jamais cessé d’être, muré dans ses paradoxes, ses interrogations. Deux documents sur la plateforme Madelen le démontrent : un formidable entretien de 1966 pour l’émission «16 millions de jeunes», puis Un honnête homme, titre de l’émission «Empreinte» tournée pour France 5 en 2009. Insatisfait en permanence, «Trintrin», comme ses amis l’appellent, a passé sa vie à ne pas se ménager, à se faire mal, voire à se détruire. «Il est des moments où je me sens mal dans le confort», dit-il dans ces deux reportages. C’est ainsi qu’à plusieurs reprises, il a fait de faux adieux à un métier qu’à l’origine, il ne voulait pas exercer.

Rêvant de devenir metteur de scène, il entre, à 18 ans, à l’IDHEC. Mais il comprend très vite, dans cette école de cinéma, que sa timidité naturelle l’empêchera d’avoir l’autorité nécessaire pour diriger des comédiens sur un plateau. Alors, il prend des cours de comédie. Son accent méridional, qu’il doit à ses origines provençales (il est né à Piolenc dans le Vaucluse), fait rire les autres élèves, quand il joue des scènes de tragédie. Il décide alors de travailler. Beaucoup. Beaucoup plus que les autres, mais discrètement sans le montrer à qui que ce soit. Il parvient à décrocher des petits rôles avant de devenir, en 1956, le partenaire de Brigitte Bardot dans Et Dieu créa la femme. «Roger Vadim m’a choisi parce que j’étais joli, mais j’étais encore le contraire d’un acteur», affirme-t-il. Avant d’ajouter : «Personne ne se souvient de moi dans cette histoire.»

Un homme et une femme bouleverse son destin. Pour la première fois, il se trouve «pas mal» à l’écran. Le succès international du film de Claude Lelouch lui procure une liberté qu’il n’a jamais cessé de savourer. Il peut enfin s’offrir le luxe de choisir ses rôles, d’incarner des personnages complexes correspondant à sa nature profonde. Il devient, avec Alain Delon et Jean-Paul Belmondo, l’une des têtes d’affiche de sa génération. Les plus grands metteurs en scène lui font des propositions. Il les accepte en priorité, quand le rôle lui semble particulièrement difficile. Il aime, en particulier, jouer les salauds. Cela lui permet d’aller chercher la perfection dans une méchanceté qui fait partie de ses gênes. Ce passionné de poker adore massacrer son adversaire quand il est au bord du gouffre.

« Roger Vadim m’a choisi parce que j’étais joli, mais j’étais encore le contraire d’un acteur »

Jean-Louis Trintignant.

Il évoquait la prescription quand on l’interrogeait sur ses histoires d’amour avec Brigitte Bardot,Romy Schneider ou Stéphane Audran. En revanche, il se montrait intarissable sur ses vraies passions : la course automobile et le vin. Après avoir couru les 24 heures du Mans, il est entré dans le circuit viticole. Il a acheté, près de Nîmes, le domaine de Rouge Garance. Il produisait chaque année 20.000 bouteilles de côtes-du-rhône, qui figurent en bonne place dans la liste des crus recommandés par les professionnels de la région.

Sa longue vie a été marquée par deux drames : la mort de Pauline, sa fille d’un an, dans son berceau, devenue le sujet de Ça n’arrive qu’aux autres, et l’assassinat de Marie Trintignant, son autre fille. Des épreuves dont il est impossible de se remettre

Retrouvez ici l’émission «16 millions de jeunes» et «Jean-Louis Trintignant, un honnête homme». Abonnement gratuit sur Madelen deux mois, puis 2,99 euros par mois.



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