Les autorités s’inquiétaient du relâchement des Français alors que la neuvième vague du Covid-19 progresse dans la population, en même temps que les cas de bronchiolite et de grippe. Mais depuis le début du mois de décembre, on observe une relance sensible du nombre d’injections.
Les Français ont eu le temps d’apprendre la vie au temps du Covid-19 lors des huit vagues précédentes et, avec l’accoutumance, vient la détente voire le relâchement. Face à la hausse des contaminations et des hospitalisations, les autorités ont martelé leurs recommandations pour le retour des gestes barrières, pour le port du masque dans les lieux clos et bondés mais également pour pousser les Français à se faire vacciner ou plutôt revacciner.
Il semble que le message soit passé car la vaccination connaît une nouvelle – et significative – hausse à l’approche de Noël et de la Saint-Sylvestre, selon les derniers chiffres de l’agence Santé Publique France.
Nouvel essor
Le graphique est éloquent. Aux derniers jours de novembre, les chiffres de la quatrième dose plafonnaient autour des 25.000 piqûres par jour. On pratiquait par ailleurs entre 2500 et 2900 troisièmes injections. Les primo-inoculations et la première dose de rappel ne dépassaient pas les 500 quotidiennes.
Le tableau du mercredi 7 décembre – la date la plus récente à laquelle Santé Publique France a pu compiler ses données – est tout différent. On a enregistré 43.995 quatrièmes doses, auxquelles s’ajoutent 4076 troisièmes doses, 485 deuxièmes doses et 411 primo-injections. La bascule s’est opérée autour du 28 novembre avec le commencement de la montée.
L’examen des cumuls confirme la tendance. En tout et pour tout, on a relevé 83.727 piqûres au 6 décembre, pour 61.301 le lendemain. La moyenne, lisée sur les sept jours précédents, donne 48.966 injections quotidiennes. C’était seulement 44.912 le 25 novembre, et une moyenne hebdomadaire de 28.235 par jour.
Santé Publique France nous apprend encore que 40,8 millions de Français ont complété leur primo-vaccination et satisfait à une dose de rappel – soit 60,2% de la population générale – et on passe à 54,6 millions si on recense l’ensemble des Français ayant offert leur deltoïde à une dose au moins. Enfin, 82,8% des 65 ans et plus ont conduit leur première vaccination à son terme et l’ont enrichi d’un rappel.
Il faut dire que ces personnes âgées, ainsi que d’autres publics particulièrement vulnérables eu égard à leur santé, sont les premières concernées par la campagne en cour autour d’une quatrième inoculation.
L’intervention des politiques, la saison des fêtes
Les premières mais pas les seules toutefois, a souligné le ministre de la Santé, François Braun, sur BFMTV ce vendredi: « La vaccination n’est pas réservée aux personnes à risque, aux plus de 60 ans (…) Mais la cible, même si le terme n’est pas très bon, ce sont les plus fragiles ».
L’intervention des politiques a justement pu jouer son rôle dans cette hausse nette des vaccinations après des mois d’endormissement. Il semble en effet que les injonctions aient dopé les injections. Si Emmanuel Macron s’est montré relativement discret sur la question – s’affichant en revanche avec un masque lors d’un déplacement dans la Vienne jeudi -, François Braun a insisté ce vendredi: « Tout le monde peut se faire vacciner ». Il a illustré, en jugeant « tout à fait normal » de se faire vacciner « si vous allez voir vos parents âgés pendant les fêtes ».
Les propos du ministre de la Santé ont ainsi renvoyé l’écho des déclarations de la Première ministre il y a deux jours sur RTL. « Si vous allez chez votre pharmacien et que vous dites: ‘je vais voir ma grand-mère pendant les vacances’, vous avez accès gratuitement au vaccin. Il faut que chacun y aille, il faut être attentif pour les personnes fragiles en se faisant vacciner si on doit aller voir sa famille pendant les fêtes », a lancé Elisabeth Borne.
La perspective des fêtes est bien la meilleure pédagogie en la matière. C’est en tout cas l’avis de cette pharmacienne interrogée par France Bleu: « On sent ces derniers jours que les gens veulent profiter des fêtes et ils ont compris l’utilité du vaccin ». Prise de conscience qui n’empêche pas une certaine marge de progression: toujours selon Santé Publique France, 19,5% des Français ne sont pas vaccinés, ni de près ni de loin.
