CRITIQUE – À 26 ans, le Français vient de publier son troisième récital solo chez Evidence, sacrant son affinité avec Rachmaninov, Et sort vendredi son premier CD avec orchestre (Claves).
Il cite Gilles Deleuze et Alain Badiou. Peut passer des heures à disserter sur le sens de l’interprétation, et le rôle du subjectif dans l’avènement du texte musical. «Si l’on part du principe que ce dernier n’est complet qu’à partir du moment où un interprète y calque sa propre suite de décisions, l’équilibre à trouver entre fidélité au texte et liberté de jeu est des plus ténus. Et c’est passionnant», lâche-t-il entre deux commentaires admiratifs sur ses aînés Maurizio Pollini ou Ivo Pogorelich.
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Un art du funambule que le Français Jean-Paul Gasparian, du haut de ses 26 ans à peine, semble avoir lui-même poussé à l’extrême. Il suffit pour s’en convaincre de prêter une oreille à son dernier récital, tout juste paru chez Evidence… Il y interprète la Deuxième Sonate de Rachmaninov, complétée d’un bouquet de Preludes et des Moments musicaux, Op. 16 du compositeur russe, avec un naturel des phrasés et un sens du récit personnel, qui relèguent au second plan la technicité – pourtant redoutable…