Culture

les films qu’il faut aller voir tant qu’il est encore temps


Un thriller urbain de Park Chan-wook, une comédie absurde signée Dupieux ou la destinée flamboyante de Buzz l’Éclair. Que faut-il voir d’ici mercredi soir au cinéma.

Un tarif unique à 4 € pour découvrir les films du moment dans les cinémas français. Comme chaque année depuis 1985, les salles obscures sont à la fête en juin. Pour cette 37e édition, les professionnels du secteur espèrent retrouver un public qui boude les salles depuis la crise du Covid-19. Pour rappel, l’Europe a enregistré une année noire en 2021 avec une baisse de 60% de fréquentation sur l’année. 2022 ne semble pas mieux partie, les cinémas subissent une baisse de fréquentation de 41,6 % en janvier 2022 et autant en février par rapport aux mêmes mois de 2019. Au programme de cette édition, des blockbusters américains, des films d’animation et de la comédie française. Notre sélection.

Elvis

Biopic de Baz Luhrmann, 2h39

Avec Austin Butler, le King a déniché l’interprète idéal pour ce biopic où la musique trouve toute sa place. C’est comme si l’immortel interprète de Heartbreak Hotel n’avait jamais quitté le bâtiment. C’est simple, Austin Butler est Elvis. Dès les premières images, on est convaincu de voir le King s’incarner sous nos yeux. Mieux que les milliers de sosies et autres clones apparus depuis sa mort il y a près de quarante-cinq ans, Butler interprète magistralement le rôle, ou plutôt les rôles, tant Elvis a été multiple, de son apparition à l’âge de 19 ans jusqu’à sa mort à 42 ans. O.N.

Buzz l’Éclair 

Animation d’Angus MacLane, 1h49

Dans Buzz l’éclair, le jeune ranger de l’espace, acolyte du cow-boy Woody dans Toy Story fait échouer son gros vaisseau d’exploration en forme de navet sur une planète hostile. Avec l’aide de sa partenaire, Izzy Hawthorne, il compte bien sortir d’affaire la colonie humaine restée coincée sur cet astre inhospitalier. Dans cette tâche ardue, il sera aidé par une bande de bras cassés fort sympathique, sans oublier un chat robot baptisé Sox, aussi mignon que débrouillard. Le réalisateur Angus MacLane et Pixar s’emparent de ce cosmonaute au costume vert et blanc et lui inventent une destinée flamboyante. Un film d’animation digne d’un space opera des années 1960. O. D.

Decision to Leave

Drame/Thriller de Park Chan-wook, 2h18.

Ses nuits sont plus longues que ses jours. Le médecin a calculé: ce policier de Busan se réveille quarante-sept fois par heure. Autant rester debout. Hae-joon en profite pour multiplier les planques dans le noir. Il a du pain sur la planche. Sa dernière affaire est, mettons, bizarre. Le cadavre d’un alpiniste est retrouvé au pied d’un pic rocheux. A priori, il s’agit d’un banal accident. Pas si sûr. Pourquoi pas un suicide? L’hypothèse est à envisager. Les choses se compliquent avec l’épouse du défunt. Aucune émotion apparente. Dès le lendemain de l’accident, elle a repris son travail, qui consiste à masser de vieilles dames solitaires. Un détail trouble l’inspecteur: elle a une écorchure sur la main. Il n’y a pas que ça. Au fil des interrogatoires, le flic tombe amoureux de la suspecte. Ça n’est pas ça qui va faciliter l’enquête.

Park Chan-wook, le réalisateur de ce thriller urbain s’offre de brusques échappées à la mer ou à la montagne. Les sentiments sont d’une photogénie constante. L’intrigue serpente, avec ses pièges, ses impasses. C’est un dédale de suppositions, un océan de beauté bercé par la 5e Symphonie de Mahler, dans lequel on se perd avec enchantement. Comme chez Proust, le personnage se dessèche pour quelqu’un qui n’est pas son genre. Alors, il continue à la surveiller au bas de son immeuble, à la chercher désespérément sur une plage à marée basse. Il y a des jours où l’on se dit que, oui, le cinéma est décidément un art. Faites passer. E. N.

Incroyable mais vrai

Comédie de Quentin Dupieux, 1h14.

Alain (Alain Chabat) et Marie (Léa Drucker) sont bien contents. À 50 ans et quelques, ils sont enfin propriétaires. La particularité de leur pavillon leur brûle les lèvres. Dans la cave, il y a une trappe. Elle cache un tunnel. Si on l’emprunte, on se retrouve soudain dehors avec douze heures d’avance et en ayant rajeuni de trois jours. Mais chut. Il faudra un dîner avec un couple d’amis qui a aussi quelque chose de gratiné à leur annoncer pour qu’ils rompent le silence. Avec Incroyable mais vrai, Quentin Dupieux ne craint pas l’absurde. C’est un domaine qu’il maîtrise. Il sait jusqu’où aller trop loin. Chez lui, l’étrange -une mouche géante dans le coffre d’une Mercedes, un quadragénaire littéralement fou de son blouson à franges- appartient au quotidien. Le réalisateur a l’art d’étirer les scènes, de maintenir le suspense grâce à des dialogues tordants et à des acteurs qui visiblement n’en reviennent pas de s’amuser autant. On voit là-dedans la vaste misère de l’époque, la frustration qui règne dans les couples les plus unis, les rapports ambigus au travail. Évidemment, la machine se dérègle. Sinon, ça ne serait pas drôle. E. N.

Top Gun: Maverick

Film d’action de Joseph Kosinski, 2h17

Trente-six ans après, «Maverick» reprend du service. Et ça décoiffe. Cette fois, Tom Cruise et ses pilotes d’élite ont une mission à accomplir, sinon impossible, du moins périlleuse: détruire une usine clandestine d’enrichissement d’uranium dans un pays ennemi. Les séquences d’entraînement et la mission elle-même donnent le vertige. Cruise, désormais instructeur, doit former «Rooster» (Miles Teller) qui n’est autre que le fils de «Goose», son coéquipier mort accidentellement dans le premier Top Gun. Trauma et remords n’empêchent pas les plans iconiques de Cruise à moto, cheveux au vent, faisant la course avec un avion. Il continue de défier les horloges. Une partie de football américain sur la plage lui permet d’exhiber ses pectoraux. «Ce n’est pas l’avion qui compte, c’est le pilote», est son autre mantra. À bord d’un F-14, autre relique des années 1980, Cruise ne craint personne. Top Gun: Maverick conjure la peur de vieillir, angoisse de la star hollywoodienne partagée par une bonne partie de l’humanité. É. S.

El Buen Patrón

Comédie de Fernando León d’Aranoa, 2h00

Il ne manquait plus que ça. Le comptable licencié campe en face de l’usine, dort dans sa voiture, brandit des banderoles, fait venir ses enfants, hurle dans un mégaphone. Ça n’est vraiment pas le moment. Les balances Blanco sont sur le point d’obtenir le prix d’excellence décerné à la meilleure entreprise de la région. Une commission risque de débouler à l’improviste. Le patron ne décolère pas. Est-ce sa faute s’il y a eu un plan social ? Il l’a annoncé la mort dans l’âme. Le marché ne plaisante pas. Du haut de son balcon, ce brave quinquagénaire prononce devant ses troupes un discours aussi satisfait que ronronnant. Javier Bardem fait des étincelles en PDG paternaliste et maladroit d’une entreprise où tout part à vau-l’eau. Une comédie sociale particulièrement savoureuse. É. N.

Entre la vie et la mort

Drame/Thriller de Giordano Gederlini, 1h35.

C’est le genre de polar, tendu et poisseux, dont on ne ressort pas indemne. Entre la vie et la mort met en scène un protagoniste taiseux, fourbu, désabusé, héritier direct des héros qu’on voyait dans les thrillers américains des années 1970. L’histoire emmène le spectateur à Bruxelles. Une mégapole confinée filmée comme le New York du French Connection de William Friedkin. Leo Castaneda (Antonio de la Torre, aussi magnétique et torturé que Roy Scheider) est un Espagnol au passé trouble, devenu simple conducteur sur la ligne 6 du métro bruxellois. Un soir, il croise le regard fébrile et familier d’un jeune homme resté seul au bord du quai. Le garçon disparaît volontairement sous les rails… O. D.



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