Economie

Londres : l’hôtel particulier d’un oligarque russe squatté par des manifestants



Des manifestants anarchistes se présentant comme les « London Makhnovists » ont investi et occupé lundi 14 mars l’hôtel particulier d’un oligarque russe à Londres, réclamant que le bâtiment, situé dans un quartier huppé, soit utilisé pour accueillir des réfugiés ukrainiens. Une banderole bleue avec les mots « Cette propriété a été libérée » et une autre, rouge, indiquant « Poutine va te faire voir » ont été accrochées à deux balcons de cette imposante bâtisse couleur crème située au 5 Belgrave square, tandis qu’un drapeau ukrainien a été accroché à une fenêtre.

Selon le registre des propriétés immobilières, le bâtiment, situé dans le centre de Londres, non loin de Hyde Park, est la propriété d’une société immatriculée dans les îles Vierges britanniques, Ravellot Limited. Elle est gérée par Graham Bonham Carter, un homme d’affaires britannique dont cinq comptes bancaires ont été gelés début mars en raison de « soupçons que l’argent sur ces comptes provient du blanchiment de fonds d’un individu faisant l’objet de sanctions aux États-Unis, à savoir Oleg Deripaska », avait indiqué la National Crime Agency (NCA, Agence nationale de lutte contre la criminalité). Graham Bonham Carter gère le portefeuille immobilier de cet oligarque russe, qui représente plusieurs millions de livres au Royaume-Uni. Un jugement de la Haute cour de 2007 indiquait que M. Deripaska « possède effectivement » une maison au 5 Belgrave Square, à Londres.

« C’est ce qu’un réfugié de guerre mérite »

Dans la matinée, un cordon policier a été déployé autour du bâtiment, a constaté une journaliste de l’AFP. Un activiste a expliqué par téléphone à l’AFP que le groupe avait pénétré dans le bâtiment dans la nuit de dimanche à lundi. Il a décrit cet hôtel particulier comme « écoeurant de richesse » et « magnifique », estimant que « c’est ce qu’un réfugié de guerre mérite ». En référence aux sanctions infligées par le gouvernement britannique aux oligarques russes ayant des biens au Royaume-Uni, il a déclaré que, selon la loi, « cela pourrait prendre jusqu’à six mois pour saisir leurs propriétés. Franchement, c’est ridicule ». « Nous saisissons maintenant leurs propriétés », a-t-il déclaré, disant avoir choisi celle-ci pour sa « taille » et son « emplacement ».

M. Deripaska, qui a fondé le géant de l’aluminium Rusal, figure parmi sept oligarques russes sanctionnés jeudi par le gouvernement britannique, qui leur a imposé un gel de leurs avoirs et une interdiction de voyager pour leurs liens avec le Kremlin. La police a indiqué dans un communiqué avoir « pris contact avec un petit nombre de personnes à l’intérieur (de l’hôtel particulier). Des agents spécialisés sont sur les lieux et envisagent les prochaines étapes appropriées. » En France, deux hommes ont été arrêtés à Biarritz (sud-ouest) après s’être introduits dans une villa appartenant à l’ancien gendre du président russe Vladimir Poutine, dans laquelle ils ont déployé le drapeau ukrainien.

Un site internet pour accueillir des réfugiés ukrainiens

En parallèle de cette occupation, le gouvernement britannique a mis en place lundi 14 mars un site internet à destination des Britanniques souhaitant accueillir chez eux des réfugiés ukrainiens fuyant la guerre. Critiqué pour sa lenteur et le faible nombre de visas accordés (4.000 selon les derniers chiffres) ainsi que la complexité du processus initial, depuis simplifié, le gouvernement du Premier ministre Boris Johnson s’attelle à corriger la trajectoire. Les personnes décidant d’accueillir chez elles des réfugiés ukrainiens recevront 350 livres (418 euros) par mois et devront s’engager à héberger ces réfugiés pendant au moins six mois. Les réfugiés bénéficiaires, qui auront besoin d’obtenir un visa, pourront quant à eux vivre et travailler au Royaume-Uni jusqu’à trois ans, mais aussi bénéficier des prestations sociales.

Par souci de rapidité, le programme cherchera d’abord à « faciliter les partenariats » avec des réfugiés et des hôtes qui ont déjà des liens, avant de l’étendre « rapidement » notamment grâce aux associations, a expliqué devant le Parlement le ministre Michael Gove, chargé de ce dossier. Par ailleurs, le gouvernement travaille « à identifier l’utilisation appropriée des biens saisis » dans le cadre des sanctions prises contre des proches du pouvoir russe en représailles à l’invasion de l’Ukraine, a indiqué lundi un porte-parole de Boris Johnson.





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