Economie

Michel-Édouard Leclerc : « L’inflation que vont vivre les Français dans les deux prochains mois, ce n’est pas à cause de la guerre en Ukraine »



Michel-Édouard Leclerc, président du comité stratégique des centres E.Leclerc, était l’invité de BFM Politique, dimanche 3 avril 2022. Il était interrogé sur les conséquences économiques de la guerre en Ukraine, notamment sur les coûts des produits alimentaires en France. Au mois de mars, l’inflation a culminé à 4,5 %, selon les statistiques de l’Insee publiées jeudi 31 mars. Alors que plusieurs dirigeants politiques alertent sur « une crise alimentaire sans précédent » dans les prochains mois en raison du conflit russo-ukrainien, Michel-Édouard Leclerc nuance : « L’inflation que vivent les Français et qu’ils vont vivre pendant les deux mois qui viennent est la cause des événements passés, ce n’est pas à cause de la guerre en Ukraine. »

Parler de crise alimentaire à ce stade est prématuré selon lui. « J’ai vécu des crises alimentaires, notamment celles issues des crises pétrolières sous Giscard. On se rappelle comment on a été pris de court. Aujourd’hui, le blé russe ou ukrainien, il n’a pas été semé. Alors avant de dire qu’on ne l’aura pas, il faut raison gardée, prendre de la distance. » Le président du comité stratégique des centres E.Leclerc rappelle qu’il avait déjà annoncé cette flambée inflationniste « dès le mois d’octobre » 2021, soit bien avant le début du conflit russo-ukrainien. En revanche, si la guerre en Ukraine venait à durer, elle « va potentiellement ajouter une couche à partir de l’été » sur l’inflation, assure-t-il. Pour cause : « Si les paysans ukrainiens ne peuvent pas semer, si les Russes n’exportent pas leurs céréales, alors là, on aura une crise mondiale, mais surtout autour de la Méditerranée. »

Une hausse des prix de la viande « assez conséquente « 

Michel-Édouard Leclerc reconnaît que certains produits vont être affectés plus que d’autres par cette inflation et la guerre en Ukraine. Il prévoit notamment une hausse des prix de la viande « assez conséquente « . En effet, les prix des céréales qui servent à nourrir le bétail vont augmenter ces prochains mois, l’Ukraine et la Russie étant des fournisseurs importants du marché européen. « Il va y avoir une répercussion de ce conflit sur les coûts de production de l’élevage français, européen d’une manière générale », explique Michel-Édouard Leclerc. Une situation de crise à laquelle il faut ajouter l’épidémie de grippe aviaire qui fait rage en France. Selon lui, le taux de l’inflation dans l’alimentation pourrait atteindre les « 6 % à l’entrée de l’été ».

Alors que plusieurs analystes évoquent une prochaine pénurie de produits alimentaires, le patron de Leclerc tient à rassurer : à l’heure actuelle, « il n’y a pas de pénurie » en France. Et surtout pas de pénurie d’huile de tournesol, comme cela est souvent évoqué ces derniers temps, car les stocks actuels « ont été fabriqués avec la production passée ». Dans les magasins Leclerc, il y a des stocks « jusqu’au mois de juin, on a des commandes pour couvrir l’été ». Selon lui, la pénurie de produits alimentaires pourrait être déclenchée par « les consommateurs eux-mêmes en surstockant », faisant notamment allusion aux scènes du premier confinement, qu’il appelle à « ne pas répéter ». Ce sont les consommateurs « qui provoquent le non-assortiment des rayons », assure-t-il sur BFM.





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