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pas d’accord de cessez-le-feu, mais la diplomatie au rendez-vous


Après trois premières sessions de pourparlers en Biélorussie, des échanges ont eu lieu entre les ministres russe et ukrainien des Affaires étrangères, une première depuis le début de la guerre.

La diplomatie n’a pas encore supplanté la guerre. Mais elle était bel et bien de retour ce jeudi avec les tout premiers échanges au niveau ministériels entre la Russie et l’Ukraine.

À VOIR AUSSI – Pourparlers avec la Russie: il n’y a «pas de progrès sur un cessez-le-feu», déplore le ministre ukrainien des Affaires étrangères

Réunis dans la ville turque d’Antalya, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue ukrainien Dmytro Kuleba n’ont pu pour autant trouver un accord sur la mise en œuvre d’un cessez-le-feu. «Nous avons évoqué un cessez-le-feu mais aucun progrès n’a été accompli en ce sens», a déclaré le ministre ukrainien devant la presse, ajoutant cependant qu’avec Sergueï Lavrov, ils avaient décidé de «poursuivre leurs efforts». «L’Ukraine ne se rendra pas», a tout de même prévenu Dmytro Kuleba. «Nous sommes ouverts à la diplomatie, mais si ça ne marche pas, nous protégerons notre pays et notre peuple». De son côté, Sergueï Lavrov a demandé un dialogue autour des couloirs humanitaires.

Les pourparlers entre les ministres russe et ukrainien ont duré 1h40 dans le sud de la Turquie en présence du ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, et ont vocation à se renouveler dans ce format. Après trois premiers rounds de négociations en Biélorussie, ces échanges marquent une intensification des efforts diplomatique. Mais malgré ces sessions qui n’ont jusqu’ici pas abouti, la Russie et l’Ukraine pourraient-ils s’entendre sur un accord de cessez-le-feu ?

Les conditions russes et ukrainiennes

Moscou a posé des conditions très claires que sont la «souveraineté» des territoires séparatistes de l’est de l’Ukraine, un statut «neutre et non-nucléaire» pour l’Ukraine, sa «démilitarisation» et sa «dénazification» ainsi que la reconnaissance de l’annexion de la péninsule de Crimée par la Russie.

De son côté, l’Ukraine réclame, selon un communiqué ministériel publié ce jeudi «un cessez-le-feu immédiat, une amélioration de la situation humanitaire à Marioupol, Kharkiv, Sumy, Volnovakha et d’autres villes ukrainiennes, un retrait des troupes russes du territoire de l’Ukraine».

Dans un entretien donné à la chaîne de télévision américaine ABC, Volodymyr Zelensky a dit être prêt à discuter de certains points exigés par Moscou. Sur l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan d’abord, le président ukrainien a «tempéré [sa] position sur cette question». «S’agissant de l’Otan, j’ai tempéré ma position sur cette question il y a déjà un certain temps, lorsque nous avons compris» que «l’Otan n’était pas prête à accepter l’Ukraine», a-t-il déclaré dans cette interview diffusée lundi soir. Il a ajouté ne pas vouloir être le président d’un «pays qui implore à genoux» pour une telle adhésion. Autre ouverture apparente, le président ukrainien s’est dit prêt à un compromis» sur le statut des territoires séparatistes. «Je pense que s’agissant de ces territoires temporairement occupés», «qui n’ont été reconnus que par la Russie», «nous pouvons discuter et trouver un compromis sur l’avenir de ces territoires», a-t-il expliqué.

Poursuite des pourparlers

Même si le jeu diplomatique ne mène pour le moment à aucune solution immédiate et qu’il est difficile de connaître le détail des négociations, «les questions de Crimée et du Donbass semblent acquises», a commenté le spécialiste de géopolitique et de stratégie militaire Olivier Kempf sur Twitter. «Celle de la neutralité reste encore discutée», a indiqué le chercheur ajoutant ce détail important que «les deux parties sont désormais suffisamment affaiblies par les deux premières semaines de guerre pour pouvoir dialoguer sérieusement».

Le scénario probable des prochaines semaines est en tout cas «la poursuite et l’intensification des combats parallèlement aux pourparlers bilatéraux et à la médiation internationale», a affirmé pour sa part l’ancien ambassadeur de France à Washington Gérard Araud.

Ce qui est certain est que les deux partis souhaitent poursuivre les pourparlers. «Si la Russie y est prête, nous aussi», a déclaré ce jeudi Dmytro Kuleba. Après l’échange des deux ministres ennemis, les chefs d’États pourraient-ils dialoguer directement ? «Il n’y a eu aucun contact entre les présidents et nous ne pourrons mettre fin à cette guerre qu’en discutant directement entre deux présidents», a affirmé Volodymyr Zelensky dans une interview le 9 mars au journal allemand Bild.

De son côté, si Vladimir Poutine ne s’est pas exprimé, Sergueï Lavrov a affirmé ce jeudi que la Russie voulait poursuivre le dialogue avec l’Ukraine, mais a estimé que le «format russo-ukrainien en Biélorussie», à un niveau de représentation inférieur, n’avait «pas d’alternative». «Nous avons confirmé que le président Poutine ne refuse pas une rencontre avec le président Zelensky. Sans doute un jour, je l’espère, une telle nécessité se fera jour. Mais pour cela il faut un travail préparatoire», a aussi ajouté le ministre russe.



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