Santé

Pourquoi certains supportent-ils mieux la chaleur que d’autres?



Nous ne sommes pas égaux face à la chaleur. Explications.

Alors que le mercure atteint des sommets et des records – la barre des 40°C a été dépassée jeudi pour la première fois de l’année dans l’Hexagone – tous et toutes ne semblent pas égaux face à la chaleur. Certains peinent au moindre effort quand d’autres paraissent mieux supporter ces conditions exceptionnelles. Comment expliquer cette différence de résistance aux fortes températures?

• La transpiration

Une personne qui transpirerait plus que les autres souffrirait-elle davantage de la chaleur? Pas forcément. Car c’est justement par la transpiration que le corps se refroidit et évite le coup de chaud – une surchauffe du corps qui se traduit par de la fièvre, une rougeur du visage, des maux de tête et des vomissements. Comme ces écoliers qui ont été pris de malaise jeudi dans le Vaucluse.

Mais pour évacuer la chaleur efficacement, « la sueur doit s’évaporer et non ruisseler à la surface de la peau », indique le médecin généraliste Daniel Gloaguen à Santé magazine. Mais ce n’est pas non plus parce que quelqu’un ne transpirerait pas ou peu qu’il n’y aurait pas de phénomène d’évaporation, comme avec la perspiration – ces échanges respiratoires qui se font par la peau.

« Vous pouvez ne pas transpirer beaucoup mais beaucoup évaporer », précise pour BFMTV.com le médecin généraliste Antoine Demonceaux.

Tout dépend donc de notre propre métabolisme mais aussi de notre propre psychisme. Comme l’expliquait Daniel Ricquier, professeur de biochimie au sein de la faculté de médecine de l’université Paris-Descartes à Sud-Ouest: « L’état de savoir si l’on ressent du chaud ou froid dépend de beaucoup de choses ». Il ajoutait: « Il peut y avoir des explications psychologiques ou biologiques. »

• La part génétique

S’il n’explique pas tout, le patrimoine génétique n’est pas négligeable dans la résistance de chacun à la chaleur. C’est le principe de l’évolution: les espèces se sont adaptées à leur milieu de vie. Pour les descendants des peuples du Nord, il sera plus difficile de supporter les fortes températures.

Contrairement à celles et ceux dont les ancêtres – sur des milliers et des milliers d’années – ont vécu dans des pays chauds: l’évolution les a dotés de mécanismes de dispersion de la chaleur plus efficaces, que ce soit par la transpiration ou la perspiration.

« Il est évident que les gens qui vivent dans les régions où il fait habituellement très chaud supportent mieux la chaleur », pointe Antoine Demonceaux. « Mais l’organisme peut très vite se réaccoutumer à d’autres climats et perdre l’habitude de la chaleur. »

• L’âge et le surpoids

Comme l’explique un article de Futura santé, les humains sont « homéothermes ». En clair: cela signifie que nous sommes capables de garder une température corporelle constante, quelle que soit la température extérieure.

Mais les personnes âgées et les personnes en surpoids ont plus de difficulté à réguler leur température. « Avec l’âge, le radiateur que représente la peau ne transpire plus, les personnes âgées peuvent facilement entrer en surchauffe sans qu’on ne s’en rende compte. Et d’un coup, elles ont 40°C de température », met en garde Antoine Demonceaux.

Quant aux personnes en surpoids, leur tolérance aux variations de températures est plus faible. « L’organisme est déjà en surchauffe », poursuit le médecin généraliste. Bouger demande plus d’efforts, notamment pour le cœur qui doit pomper le sang, ce qui provoque parfois avec la chaleur des poussées tensionnelles. »

• Le rôle de l’alimentation

Votre dernier repas va certainement jouer dans votre appréciation de la chaleur. En clair, celui qui se sera contenté d’une salade et de légumes au déjeuner passera certainement une meilleure journée caniculaire que son collègue qui aura opté pour le burger et la coupe de glace.

« Tous les apports caloriques importants agissent comme des chaudières », explique Antoine Demonceaux. « La digestion consomme de l’énergie, donc elle donne chaud. Il vaut mieux éviter la viande, notamment la viande rouge quand il fait très chaud. »

Quant aux boissons, elles peuvent elles aussi expliquer une meilleure capacité à supporter la chaleur. Concrètement: celui ou celle qui aura bu de l’eau, du thé ou de la tisane devrait également mieux affronter la chaleur que son voisin qui aura opté pour des boissons énergisantes – qui augmentent la fréquence cardiaque et font donc monter la température – de la bière ou du rosé – l’alcool dilate les vaisseaux sanguins.

« Il vaut mieux boire de l’eau tiède », poursuit Antoine Demonceaux. « L’eau froide génère un afflux de sang sur l’appareil digestif, ce qui provoque un surcroît d’activité de l’organisme, et donc de la chaleur. »

Pour le barbecue accompagné de rosé, il est donc préférable d’attendre que le mercure redescende.



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