Santé

quelles populations sont les plus à risque d’être contaminées?


Selon les premières observations de l’ECDC concernant la diffusion de cas de variole du singe en Europe, les personnes ayant plusieurs partenaires sexuels ainsi que les soignants sont davantage à risque d’être contaminés.

Avec la variole du singe, « la probabilité de contagion est très faible », assure dans une évaluation des risques publiée lundi le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Plus de 80 cas de cet agent infectieux ont été recensés jusqu’ici dans huit pays de l’Union européenne ces derniers jours. Et si le rapport reste optimiste sur les risques de diffusion, il souligne que certaines populations sont plus susceptibles de déclarer la maladie que d’autres.

Multiples partenaires sexuels: une probabilité élevée de contamination, mais un risque total modéré

En premier lieu, il désigne les personnes ayant plusieurs partenaires sexuels, « y compris » les homosexuels. Les récents cas identifiés de variole du singe sont en effet survenus principalement, mais pas uniquement, chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. Nombre de chercheurs insistent toutefois sur le fait qu’il est trop tôt pour en conclure que le virus a évolué pour devenir transmissible sexuellement.

Néanmoins, sur la base des informations actuelles, l’ECDC considère que « la probabilité d’une nouvelle propagation » de la variole du singe « parmi les personnes ayant de multiples partenaires sexuels dans des réseaux sexuels interconnectés (…) est jugée élevée ».

Synthèse des risques évalués pour la variole du singe selon différentes catégories de population
Synthèse des risques évalués pour la variole du singe selon différentes catégories de population © ECDC

Mais malgré la forte probabilité d’infection, l’impact d’une contamination est estimé « faible », car la maladie est rarement létale, et des traitements existent pour les symptômes les plus graves. En ce sens, l’institut sanitaire européen considère qu’il y a un « risque modéré » pour les personnes ayant eu plusieurs partenaires sexuels.

En comparaison, les risques concernant la population dans son ensemble sont estimés « très faibles » ou « faibles », notamment parce que cette maladie est peu contagieuse. Cependant, l’ECDC rappelle que certains groupes sont naturellement plus à risque face au virus comme « les très jeunes enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées ou les personnes immunodéprimées ».

Quels risques pour les soignants?

Dans son tableau, le centre européen pointe également les risques encourus par les soignants, plus exposés aux malades.

En ce sens, l’ECDC recommande au personnel soignant de porter des équipements de protection comme une blouse, des gants, un masque FFP2 ou encore des lunettes de protection, ce qui permettrait de faire passer les probabilités d’infection de « hautes » à « très faibles », selon leurs estimations. Toutefois, étant donné la contagiosité faible de ce virus, le risque global encouru par les soignants ne portant pas de protections est considéré comme « modéré ».

Les personnes vues comme les plus à risque d’être contaminées sont, selon les informations actuelles, les personnels de laboratoire ne portant pas de protection. Une « exposition non protégée dans un laboratoire impliquant en particulier un déversement ou une aérosolisation avec exposition de muqueuse, comporte une forte probabilité d’infection et un risque modéré de la maladie », écrit l’ECDC.

En ce sens, « les pays peuvent envisager la vaccination prophylactique [pour prévenir la maladie] de certains professionnels de la santé répondant à cette épidémie ».

Des outils de prévention à mettre en place

Pour éviter les transmissions, outre les recommandations listées plus haut, il est conseillé aux gouvernements de surveiller de près cette épidémie, et de préparer des réponses sanitaires. « La priorité actuelle des pays devrait être l’identification, l’isolement et la recherche des contacts des cas » de variole du singe, mais aussi le passage en revue des outils de laboratoire pour pouvoir détecter la maladie, ainsi que la réflexion sur une stratégie vaccinale avec le vaccin de la variole.

Il est également recommandé de préparer des outils de communication à destination de la population pour expliquer la situation actuelle. L’ECDC souhaite aussi prévenir les discriminations potentielles à l’égard de certains groupes, car la variole du singe, « n’est pas une maladie homosexuelle, comme certaines personnes sur les réseaux sociaux ont tenté de l’étiqueter », déclarait lundi Andy Seale, conseiller en stratégies des programmes mondiaux de l’OMS.

« C’est une situation qui peut être contrôlée, particulièrement dans les pays où nous voyons cette épidémie se produire en Europe », a assuré lundi Maria Van Kerkhove, en charge de la lutte contre le Covid-19 à l’OMS mais aussi des maladies émergentes et zoonoses.

L’évaluation des risques reste pour le moment à l’état d’estimation, car « un aperçu clair des présentations cliniques dans les cas signalés fait actuellement défaut », note l’ECDC. D’autre part, trop peu de cas ont été identifiés en Europe pour « estimer de manière fiable les taux de morbidité et de mortalité graves ».

Salomé Vincendon

Salomé Vincendon Journaliste BFMTV



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