Economie

Reports incessants, pénuries chez les prestataires… Le redémarrage sous pression des organisateurs de mariage


Même si la clientèle ne manque pas, plusieurs conséquences liées à la crise sanitaire viennent aujourd’hui compliquer la tâche des «wedding planners».

Touchés, mais pas coulés. Ils ont fait partie des professions les plus pénalisées par la crise sanitaire et tentent aujourd’hui de rattraper le temps perdu. Les organisateurs de mariage, plus communément appelés «wedding planner», connaissent une saison 2022 en demi-teinte, marquée certes par un retour massif de la clientèle, mais perturbée par les effets pervers de la crise sanitaire. Reports qui s’accumulent depuis plus de deux ans, budgets réduits pour fournir une qualité de service équivalente ou encore prestataires submergés… Les conséquences de la crise sanitaire donnent du fil à retordre à tous ces organisateurs qui entrent dans la période la plus importante de leur saison.

«Difficile, c’est gentil comme terme», déplore Élodie, gérante de sa propre agence d’organisation de mariages. Elle évoque les deux précédentes saisons ruinées par l’arrêt des activités événementielles. Elle voit l’état de sa trésorerie accuser le coup et porter atteinte à son budget actuel, malgré les acomptes reçus avant la crise. «Le secteur a été tellement perturbé, je suis obligée de m’adapter au niveau des prix car j’opère avec moitié moins de budget qu’avant la crise», explique-t-elle. Stefania, auto-entrepreneuse elle aussi, a reporté plus de 20 mariages entre 2020 et 2022, et se voit ainsi confrontée au souci de l’embouteillage au niveau des dates. Même si ses effectifs lui permettent de gérer deux mariages par week-end, cette gérante dont l’agence est basée à Boulogne a dû renoncer à de nombreux nouveaux clients et doit encore refuser des dates pour 2023.

«Beaucoup de prestataires ont mis la clé sous la porte»

Sans compter le coût important que représentent ces reports, que beaucoup structures n’ont pas facturés à leurs clients pendant la crise : «Nous avons accepté les reports sans surcoût pour ne pas ajouter de détresse supplémentaire à nos clients, mais il a fallu assurer les suppléments des prestataires, pour ceux qui n’avaient pas annulé», souligne encore un autre acteur du secteur, qui n’a pu organiser que quatre événements en deux ans. Les «wedding planners» subissent également le manque cruel de personnel dans les secteurs de la logistique et de la restauration. «On ne l’avait pas vu venir mais c’est l’un de nos plus gros problèmes. Beaucoup de prestataires ont mis la clé sous la porte, ceux qui ont survécu sont submergés et refusent des dates, reviennent vers nous au bout de trois semaines, contre 48 heures avant la crise», se lamente Élodie.

Même son de cloche pour Leticia, gérante d’une entreprise de «destination wedding», des mariages organisés en France, la plupart du temps en province, pour des touristes étrangers. Faute de disponibilités chez les traiteurs locaux, elle est obligée de faire venir des traiteurs aux plus gros effectifs depuis Paris, plus coûteux en frais de déplacement et de logement, la forçant ainsi à doper ses tarifs. Pour Stefania, à cause des pénuries de personnel, là où elle embauchait un serveur pour 20 invités, elle ne peut plus que s’en procurer un pour 25 aujourd’hui. Sans compter enfin les hausses des prix du papier, non négligeables quand il s’agit d’imprimer des milliers de faire-part par saison, qui provoquent des délais toujours plus rallongés. «Quand on dit ça au client, ça passe mal», murmure Élodie en évoquant l’impression des prospectus.

Même si les deux dernières années ont été moralement et financièrement compliquées, et que d’autres conséquences sont venues se greffer à ce mélange, les acteurs du secteur se veulent tout de même rassurants quant à la suite des événements : «Je refuse chaque semaine des demandes. Je sens de l’optimisme chez les mariés, les gens veulent faire la fête et rattraper le temps perdu», confie Leticia. La peur de d’un regain de l’épidémie pourrait en effrayer certains, mais celle-ci pousse surtout les futurs mariés à se marier au plus vite pour éviter de nouveaux reports incessants et coûteux. De quoi faire confiance à la clientèle donc, même si celle-ci garde désormais un œil attentif sur les différentes conditions inscrites dans le contrat.



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