GRAND RÉCIT – Oppression des femmes, connivence avec les mouvements terroristes, désastre économique… Les talibans ont replongé le pays dans l’obscurantisme.
Il avait voulu, coûte que coûte, porter haut les couleurs de l’Afghanistan: au sommet du K2, la deuxième montagne la plus haute du monde, située aux confins du Pakistan et de la Chine. À la fin du printemps, persécuté par les talibans, Aliakbar Sakhi avait laissé Kaboul sous son nuage de smog, dans ce creuset entouré de collines. En juillet, il est mort, sans oxygène mais à l’air le plus pur. Son cadavre a été fixé là par un compagnon d’ascension iranien qui s’est chargé de hisser au sommet, au côté de la bannière iranienne, celle de l’Afghanistan.
«Wish me luck!» («souhaite-moi bonne chance!»), avait écrit le jeune alpiniste au Figaro, peu avant son départ pour la montagne. Aujourd’hui, son message a disparu. L’application de messagerie cryptée était programmée pour effacer les conversations au bout de quelques heures. Lors de sa première rencontre avec Le Figaro dans la capitale afghane en février dernier, le trentenaire venait en effet de fuir, par la lucarne des toilettes, les tortures…