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Les éleveurs de porcs français au bord de l’asphyxie en raison de la hausse record du prix des céréales



Les cochons sont nourris au blé, soja, maïs ou encore tournesol et « l’alimentation représente 65%-70% du prix de revient », estime Pierre-Yves Lariven, éleveur porcins dans les Côtes d’Armor, vendredi 4 mars, au Salon de l’agriculture. Jeudi, le prix des céréales a battu des records historiques, avec une tonne de blé vendue à 380 euros, soit 80 euros de plus que la semaine précédente. C’est l’une des conséquences de la guerre en Ukraine, car la Russie et l’Ukraine sont d’importants producteurs de céréales. 

Crise Russie-Ukraine : gaz, blé, pétrole… Quelles sont les conséquences économiques possibles pour les Français ?

Pour l’élevage de 270 truies de Pierre-Yves Lariven, l’alimentation « c’est des factures énormes ! J’ai deux camions d’aliments par semaine et un camion d’aliments c’est plus de 9 000 euros. » Les filières porcines et avicoles sont les premières touchées par cette hausse spectaculaire des prix et les stocks ne tiendront pas éternellement. « La crainte que l’on a, c’est que le consommateur s’oriente vers des produits moins chers qui viennent de l’étranger. Mais il faut que le consommateur continue d’acheter français et il faudra qu’il accepte une hausse. »

« Si on ne peut pas augmenter nos tarifs, nous éleveurs, on ne survivra pas à ce qui est en train de se passer. »

Pierre-Yves Lariven, éleveur porcin dans les Côtes-d’Armor

à franceinfo

D’autant que la filière porcine est déjà très fragile aujourd’hui. « On ne couvre pas les coût de production », assure Didier Le Blévennec, éleveur près de Guingamp. « Il nous manque à peu près 30 euros par porc. Automatiquement, les trésoreries se dégradent. C’est encore une pression supplémentaire sur le coût alimentaire. »

Grâce à la loi Egalim 2, qui doit garantir une meilleure prise en compte des coûts de production des agriculteurs, les dernières négociations commerciales, mercredi 2 mars, ont pourtant permis de payer un peu mieux les agriculteurs. Ces négociations opposent chaque année l’industrie agroalimentaire et la grande distribution au sujet du prix des produits mis en rayon pour l’année. Mais dès la fin des discussions, tous les niveaux ont été remis à zéro pour les éleveurs. « À peine, ont-ils sorti un peu la tête de l’eau, en se disant ‘enfin on a fini les négociations, qu’on remet une couche d’augmentation des coûts de production. C’est pourquoi ils se demandent : ‘il se passera quoi dans six mois ? », déplore Henri Bies-Péré, vice-président de la FNSEA. « Est-ce qu’on rouvre Egalim ? Est-ce qu’on réaugmente les prix ? 10% de plus pour payer l’alimentation ? », demande le représentant syndical, « Tout ça est entre les mains du gouvernement, c’est lui qui tient les cordons de la bourse. En tout cas, il ne faudra pas demander à l’agriculteur de payer la note encore une fois », prévient-t-il.

L’Union européenne réfléchit à des mesures pour faire baisser la facture des éleveurs, par exemple la possibilité de cultiver les terres en jachère pour nourrir leurs bêtes.





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