DÉCRYPTAGE – Avec la crise sanitaire, le Vieux Continent a pris conscience de sa dépendance à l’Asie pour les principes actifs, composants cruciaux de la chaîne pharmaceutique.
Anesthésiques, curare, anti-inflammatoires… Il y a deux ans, au début de la pandémie de Covid, les Français découvraient avec effroi que les médicaments les plus basiques pouvaient venir à manquer. L’opinion prenait conscience de notre dépendance à l’Asie, à la Chine et à l’Inde en tête, où sont fabriqués 60 % des principes actifs – ces produits issus de la chimie qui confèrent aux médicaments leurs propriétés thérapeutiques. «Sur 4000 principes actifs en Europe, environ 800 sont en pénurie régulière. Et la liste ne cesse de s’allonger. Or un quart de ces molécules entrent dans la composition de médicaments essentiels pour les patients», détaille Pierre Luzeau, directeur général de Seqens, leader français de la chimie fine pharmaceutique. La crise en Ukraine et les problèmes logistiques créés par le reconfinement de certaines parties de la Chinene font aujourd’hui que souligner les dangers de cette dépendance.
La délocalisation de la production de principes actifs a démarré il y a une vingtaine…