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une rescapée de l’usine Azovstal témoigne sur BFMTV



Anna, une jeune maman qui a passé deux mois sous terre avec son bébé, est revenue pour BFMTV sur ces semaines de siège à l’aciérie d’Azovstal à Marioupol.

« D’un point de vue émotionnel, je suis encore là-bas ». Le calvaire a beau être derrière elle, Anna ne parvient pas tout à fait à l’oublier. Cette Ukrainienne, jeune maman d’un bébé six mois, est récemment ressortie de l’usine Azovstal, là où elle s’était réfugiée au début de l’offensive russe en Ukraine. Deux mois sous terre, aux conditions de survie difficiles.

« Nous n’avions pas d’eau chaude, il fallait qu’on allume la bougie pour faire chauffer l’eau du biberon », confie-t-elle à BFMTV.

10 kilos en moins en deux mois

« Nous ne pouvions pas manger à notre faim. Nous avons tous maigri. Mon père a perdu 20 kilos, ma mère et moi avons perdu 10 kilos chacune. il y avait quelques réserves de nourriture. Des conserves ou des rations militaires mais cela s’épuisaient très rapidement », poursuit-elle.

Anna raconte que ce sont les militaires ukrainiens qui ont décidé de partager leurs rations avec les civils: « c’est comme ça que nous avons pu tenir pendant deux mois ».

À cette difficulté de s’alimenter s’ajoute l’impossible contact avec le monde extérieur. Privée de réseau, elle déclare être restée sans nouvelles de ses proches pendant de nombreuses semaines.

« Je ne pouvais savoir ce qui se passait dans mon pays, seulement lorsque les militaires venaient nous voir pour nous aider à avoir des nouvelles des autres par leur connexion », décrit-elle, expliquant que les soldats ont pu se connecter grâce au réseau de connexion Starlink déployé par SpaceX, propriété de l’Américain Elon Musk. « Les soldats risquaient leur vie pour transmettre à nos proches des nouvelles de nous », ajoute-t-elle encore.

Le complexe d’Azovstal, un « territoire immense »

Anna est loin d’être la seule à s’être retrouvée dans les sous-sols du complexe industriel situé à Marioupol. Ce sont au moins des centaines d’Ukrainiens qui ont trouvé refuge dans cette ville sous la ville.

« Ce territoire est immense (…) Il est difficile encore maintenant de savoir combien de militaires et de civils restent sur place », raconte-t-elle sur notre antenne.

Mais la distance qui les sépare de la surface ne les empêche pas de subir les multiples bombardements de l’armée russe. Chaque frappe provoque son onde de choc et sa déflagration, ressenties même dans le sous-sol de l’usine.

« Le 25 avril il y a eu une bombe de phosphore qui a été larguée. Selon nos militaires elles pesaient trois tonnes et nous ressentions ces secousses car le plafond s’effritait au-dessus de nos têtes », relate Anna sur BFMTV. « Les escaliers, les marches, étaient détruits et le bruit était affreux. Je ne le souhaiterais à personne, c’était horrible », assure-t-elle encore.

« D’un point de vue émotionnel, je suis encore là-bas »

Son évacuation a lieu quelques jours plus tard, un « miracle » pour la mère de famille qui n’espérait plus quitter la ville martyre: « il est vrai que sans les Nations unies, sans la Croix Rouge, nous n’aurions jamais pu réussir. Et sans l’aide de nos militaires et du régiment Azov nous n’aurions jamais pu ressortir de cet abri d’Azovstal. »

Même si son bébé « peut enfin dormir dans un vrai lit », Anna du mal à encore oublier le drame qui a lieu encore à Marioupol, et pour cause. « D’un point de vue émotionnel, je suis encore là-bas. Mon mari est militaire, il est blessé mais reste sur le site de l’aciérie. Moi je suis en sécurité mais à chaque instant je pense à lui », conclut-elle.

De nouvelles évacuations du site d’Azovstal se sont déroulées ces derniers jours à Marioupol. Ce samedi, les autorités ukrainiennes ont annoncé que toutes les femmes, tous les enfants et toutes les personnes âgées ont été évacués du complexe.

Hugues Garnier Journaliste BFMTV



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