Culture

Annie Ernaux ravie que ce soit elle plutôt que Michel Houellebecq



Dans une interview au « Parisien », l’autrice n’a rien caché de son mépris pour son confrère, objet de tout le pronostics pour le Nobel 2022 qu’elle a finalement obtenu.

Annie Ernaux, prix Nobel de la littérature, s’est réjouie que son confrère français Michel Houellebecq ne l’ait pas eu à sa place, étant donné ses idées « totalement réactionnaires et antiféministes », dans un entretien au Parisien.

« Quitte à avoir une audience avec ce prix, étant donné ses idées délétères, franchement, mieux vaut que ce soit moi! », a-t-elle déclaré dans une interview au quotidien parue ce jeudi sur son site internet.

Interrogée pour savoir si elle s’était réjouie que ce ne soit pas lui cette année, elle a répondu « Oui. Il a des idées totalement réactionnaires, antiféministes, c’est rien de le dire! »

« L’écriture… Il n’y en a pas »

« J’avais beaucoup aimé son premier livre, ‘Extension du domaine de la lutte’ (…) C’était vraiment neuf, cette idée que la lutte allait se jouer sur l’apparence physique. Mais ensuite… J’ai arrêté de le lire à cause de son image des femmes, des mères, des femmes mûres, sa manière de décrire les peaux, les seins qui tombent », a-t-elle poursuivi.

« J’ai lu son Goncourt, La Carte et le territoire, mais l’écriture… Il n’y en a pas. Alors il est très traduit, parce que c’est extrêmement facile à traduire », a-t-elle ajouté.

Prix contesté

Couronnée pour « le courage et l’acuité clinique » de son oeuvre en grande partie autobiographique, Annie Ernaux est la première femme française à recevoir le Nobel de littérature. Cette récompense n’a pas fait l’unanimité en France, surtout auprès de critiques et écrivains hommes. « Annie Ernaux, Prix Nobel de littérature: et si c’était nul », a titré le critique Nicolas Ungemuth dans Le Figaro.

Après l’annonce du prix, Le Figaro a republié une chronique de 2016 de Frédéric Beigbeder qui ironisait sur les thèmes de ses oeuvres: « en un demi-siècle, Annie Ernaux a successivement écrit sur son père, sa mère, son amant, son avortement, la maladie de sa mère, son deuil, son hypermarché (…) sur son dépucelage raté durant l’été 1958, en colonie de vacances (…) L’événement est raconté à cinquante ans de distance avec un sérieux inouï ».



Source link

Related posts

Il y a 25 ans un ordinateur battait Kasparov, le XIIIe champion du monde d’échecs

prconcept

Avraham B. Yehoshua, le maître de la littérature israélienne contemporaine, est mort

prconcept

Décès du comédien Henri Garcin, antihéros de Truffaut et figure de Maguy

prconcept

Laisser un Commentaire