Science

Comment les aurores boréales apparaissent-elles dans notre ciel?


Ce phénomène lumineux impressionnant est survenu en France ces derniers jours, un événement qui arrive assez rarement au-delà des pôles.

« Je n’y croyais pas une seconde », écrit un photographe ayant réussi à immortaliser dimanche des aurores boréales dans le Pas-de-Calais. Phénomène rare, ces lumières célestes habituellement associées aux pôles nord et sud ont été aperçues sur la moitié nord de la France dans les nuits de dimanche à mardi.

Appelées « aurores boréales » dans l’hémisphère nord et « aurores australes » au sud, ces lueurs colorées sont la conséquence de particules éjectées du soleil qui se frayent un chemin dans le champ magnétique de la Terre.

« Une aurore boréale a lieu quand le soleil éjecte de la matière »

Il faut avant tout comprendre que la Terre est entourée d’un champ magnétique, « un bouclier invisible qui nous protège du vent solaire », indique l’agence spatiale canadienne. Ce champ dévie les particules arrivant de notre étoile, qui pourraient mettre en danger la vie sur Terre. Mais, parfois, certaines particules chargées (électrons et protons), arrivant du soleil, passent la muraille et le champ magnétique terrestre les « dirige vers les pôles ».

« Une aurore boréale a lieu quand le soleil éjecte de la matière », résume sur BFMTV Éric Lagadec, président de la société française d’astronomie et d’astrophysique. « Et si cette matière est éjectée en direction de la Terre, elle est très énergétique, elle peut interagir avec l’atmosphère ».

En traversant la haute atmosphère, les particules chargées « entrent en collision avec les atomes s’y trouvant » comme l’azote et l’oxygène, détaille l’université en ligne unisciel, « cet apport d’énergie excite les atomes à des niveaux d’énergie élevés, et ils se désexcitent en émettant de la lumière. »

Ces collisions entre les particules solaires et les gaz terrestres « produisent de minuscules éclairs qui remplissent le ciel d’une lumière colorée », détaille l’agence spatiale canadienne. « Alors que des milliards d’éclairs se produisent en séquence, les aurores semblent bouger ou ‘danser’ dans le ciel ».

« Le vert est la couleur la plus courante »

La couleur émise par les aurores boréales « est propre à l’atome excité, et comme en fonction de l’altitude les concentrations en oxygène et azote changent, la couleur change aussi », indique Unisciel.

La couleur des aurores est en lien avec l’altitude à laquelle elle apparaît, la composition et la densité de l’atmosphère à cet endroit mais aussi « le niveau d’énergie impliqué », écrit également l’agence spatiale canadienne. « Le vert est la couleur la plus courante vue du sol et est produit lorsque des particules chargées entrent en collision avec des molécules d’oxygène à des altitudes de 100 à 300 km », explique-t-elle.

Les couleurs roses ou rouge foncé sont « produites par des molécules d’azote à des altitudes d’environ 100 km » et à des altitudes de 300 à 400 km, « les collisions avec des atomes d’oxygène produisent des aurores rouges. » Enfin, les molécules d’hydrogène et d’hélium peuvent produire des aurores bleues et violettes.

« Plus le soleil est actif, plus les aurores apparaîtront au sud »

« En général, les aurores boréales sont visibles plutôt près des pôles, parce que cela interagit avec le champ magnétique », explique Éric Lagadec. Sur les schémas représentant le champ magnétique autour de la Terre, on peut en effet voir une sphère entourant la planète et se repliant au niveau des pôles, où sont redirigées les particules arrivant du soleil donc.

Si les récentes aurores boréales ont pu être observées à des latitudes plus au sud qu’habituellement, c’est « qu’il y a vraiment eu une très grosse éruption » solaire, déclare l’astrophysicien. « En règle générale, plus le soleil est actif, plus les aurores apparaîtront au sud », écrit également l’agence spatiale canadienne.

Ce n’est pas la première fois que des aurores boréales sont observées plus au sud des pôles, des photos impressionnantes de ces lumières dans le ciel français avaient ainsi été prises en 2015. Et le phénomène pourrait se reproduire sous peu souligne Éric Lagadec.

« Le soleil a un cycle d’activité de 11 ans, ce qui fait qu’il aura un maximum en 2025 donc peut-être qu’avec un peu de chance on va pouvoir en voir d’autres d’ici là. »

Salomé Vincendon

Salomé Vincendon Journaliste BFMTV



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