DÉCRYPTAGE – Athènes, qui énumère les «menaces» et «provocations» d’Ankara, en appelle à la solidarité européenne.
Athènes
Ce fut la goutte d’eau. Jeudi dernier, en plein dîner des quarante-quatre chefs d’État et de gouvernement réunis en marge du sommet de la Communauté politique européenne à Prague, Kyriakos Mitsotakis, le premier ministre grec, a quitté les lieux, sans explications, laissant ses collègues éberlués. Avant de refermer la porte, il a simplement lancé au président turc, Recep Tayyip Erdogan: «Cesse enfin de douter de la souveraineté des îles grecques, au lieu de provoquer, il faut dialoguer, sans rhétorique belliqueuse et menaçante, comme le font les dirigeants responsables.» Le silence a envahi la salle momentanément. Quelques minutes plus tôt, le président turc avait profité de son allocution pour accuser une nouvelle fois la Grèce d’être «à l’origine des tensions entre les deux pays».
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Pour comprendre cet échange tendu entre les représentants de deux pays qui se vouent une haine ancestrale, il faut remonter à novembre 2019. La Turquie décide alors de déterminer une zone économique exclusive…