REPORTAGE – Irini Katsotourchi est l’unique habitante de cette île grecque convoitée par la Turquie.
Son visage buriné, marqué par l’âge, ressemble à celui de toutes les yaya, ces grands-mères grecques, veuves, souvent vêtues de noir. Irini Katsotourchi, «Kyria Rinio» (Mme Irène), comme l’appellent les Grecs, est pourtant unique. Depuis le décès de son mari, en 2013, elle est la seule habitante de Kinaros, îlot de 4,5 km de long et environ 2,4 km de large dans le Dodécanèse, près d’Amorgos, Leros et Kalymnos, face aux côtes turques.
Loin d’être une sybarite, elle vit dans une maison modeste, composée d’une seule pièce meublée du strict minimum, où trônent essentiellement des photos. Éclairée par quelques panneaux photovoltaïques et ne disposant pas d’eau courante, elle cuisine tous les jours, même si elle se nourrit peu, se lève à 3 heures du matin pour prendre soin de ses bêtes, s’affaire à quelques tâches ménagères et à de menus travaux, comme construire un abreuvoir pour sa petite ferme. Une fois par semaine, par bateau, elle reçoit son ravitaillement et accueille mensuellement ses deux…