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La presse française lance un appel pour Olivier Dubois, journaliste retenu en otage depuis 18 mois


Dans un appel lancé par Reporters sans frontières et signé par les directeurs d’une quarantaine de rédactions, dont celle du Figaro, la presse française demande d’accélérer les efforts pour libérer le journaliste détenu au Mali.

«Nous appelons les journalistes et le public à continuer de parler d’Olivier Dubois, à dire et à écrire en son nom, pour que personne, nulle part, ne l’oublie». Dans un appel solennel publié par Libération , les directeurs de quarante rédactions rappellent ce samedi que la France compte toujours un compatriote, un journaliste, retenu en otage loin de son pays. À l’initiative de Reporters sans frontières (RSF), cet appel signé par le directeur des rédactions du Figaro Alexis Brézet demande aussi aux autorités françaises «qu’elles intensifient leurs efforts pour obtenir sa libération au plus vite».

Enlevé le 8 avril 2021 au Mali, Olivier Dubois, correspondant de Libération, du Point et de Jeune Afrique est désormais retenu en otage depuis 18 mois, soit 548 jours ce samedi 8 octobre. Désormais un jour de plus que ses confrères de France 3 Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière, kidnappés par les Talibans et retenus 547 jours entre 2009 et 2011 en Afghanistan. Depuis les otages français du Liban dans les années 80, jamais un journaliste français n’avait été retenu autant de temps comme otage.

À VOIR AUSSI – «Victime française du terrorisme à l’étranger»: la famille du journaliste Olivier Dubois, retenu au Mali, demande sa libération

C’est plus en effet que les journalistes français ayant connu un sort similaire depuis le début des années 2000 : Christian Chesnot et Georges Malbrunot (124 jours en Irak en 2004), Florence Aubenas (157 jours en Irak en 2005) ou encore Didier François, Édouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torrès (317 jours pour les deux premiers et 300 jours pour les deux derniers en Syrie entre 2013 et 2014).

«Depuis dix-huit mois, c’est le silence. On ne le lit plus. On ne l’entend plus. Et ce n’est plus supportable. Ses enfants ont déjà fêté deux anniversaires sans leur père» écrivent encore les directeurs de rédaction, qui rappellent que très peu d’informations ou même de signes de vie ont été donnés par les ravisseurs d’Olivier Dubois depuis son enlèvement : «nous ne savons pas grand-chose. Nous savons qu’il était parti interviewer un chef jihadiste à Gao, dans le nord du pays. Qu’il est depuis retenu en otage par le Jnim (selon l’acronyme en arabe), le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, affilié à Al-Qaeda».

«Olivier Dubois est en train de battre un triste record pour un journaliste français otage, déclare le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire. Nous savons bien que le dossier est complexe, et sommes reconnaissants envers ceux qui œuvrent pour sa libération, mais nous demandons aux autorités françaises et maliennes d’accentuer leurs efforts pour qu’Olivier retrouve sa liberté sans qu’on soit contraints de dénombrer plus longtemps les mois voire les centaines de jours».

Le Mali est situé à la 111e place sur 180 pays dans le Classement de la liberté de la presse de RSF de 2022.


L’appel de 40 rédactions pour la libération d’Olivier Dubois :

Ce samedi 8 octobre 2022, cela fait exactement dix-huit mois qu’Olivier Dubois a été pris en otage dans le nord du Mali. Dix-huit mois, 78 semaines, 547 jours.

Depuis les otages au Liban, dans les années 80, il y a plus de trente ans, aucun journaliste français n’a été retenu en captivité aussi longtemps.

Olivier Dubois est journaliste. Il est aussi pigiste, ce qui ajoute une dimension difficile à son métier, un métier qu’il exerce au Mali, un pays où les tensions politiques et sécuritaires sont vives et n’ont fait que s’aggraver depuis le jour de sa disparition.

Comme tous les pigistes, pour essayer de vivre de son métier, Olivier Dubois travaille pour plusieurs médias. Il collabore notamment à Libération, le Point et Jeune Afrique.

Mais depuis dix-huit mois, c’est le silence. On ne le lit plus. On ne l’entend plus. Et ce n’est plus supportable. Ses enfants ont déjà fêté deux anniversaires sans leur père.

Dix-huit mois de silence. D’inquiétude. D’interrogations.

Nous ne savons pas grand-chose. Nous savons qu’il était parti interviewer un chef jihadiste à Gao, dans le nord du pays. Qu’il est depuis retenu en otage par le Jnim (selon l’acronyme en arabe), le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, affilié à Al-Qaeda.

Seules deux vidéos d’Olivier nous sont parvenues. La dernière a été diffusée en mars. Depuis, rien.

Nous renouvelons aujourd’hui notre appel aux autorités françaises pour qu’elles intensifient leurs efforts pour obtenir sa libération au plus vite.

Nous appelons les journalistes et le public à continuer de parler d’Olivier Dubois, à dire et à écrire son nom, pour que personne, nulle part, ne l’oublie.

Premiers signataires : Dov Alfon(Libération), Emmanuelle Andreani, Thomas Pitrel, Stéphane Regy (Society), Nicolas Barré (les Échos),Nicolas Beytout (l’Opinion), Vanessa Burggraf (France 24), Alexis Brézet(le Figaro), Jérôme Cazadieu (l’Équipe), Nicolas Charbonneau (le Parisien), Phil Chetwynd (AFP), Eric Chol (l’Express), Jean-Pierre Dorian (Sud Ouest), Aurélie Dubois-Bisicchia (Chut !), Jérôme Dupuis (la Croix), Jacques Esnous et Frank Moulin (RTL), Jérôme Fenoglio (le Monde), Marc-Olivier Fogiel et Hervé Beroud (BFM), Fabien Gay (l’Humanité),Stéphane Gendarme (M6), Etienne Gernelle (le Point), Vincent Giret (Radio France), Luc Hermann (Premières lignes),Françoise Joly (TV5 Monde), Laurent Lucas (Brut), Caroline Mangez (Paris Match), Cécile Mégie (RFI), Marco Nassivera (Arte), Edwy Plenel (Mediapart), Natacha Polony (Marianne), Cécile Prieur (l’Obs), Guilhem Ricavy (la Provence), Isabelle Roberts (les Jours), François Soudan (Jeune Afrique), Catherine Tricot (Regards), Souad El Tayeb (Radio Monte Carlo Doualiya), Frédéric Vézard (DNA).



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